Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/96

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Quiconque eût pu néanmoins lire à ce moment dans l’âme du misanthrope se fut dit : Voilà un visage bien menteur.

Car more Pascal n’est pas seule à ressentir les coups du remords, M. Dominique les éprouve aussi cruellement : encore un nouveau tort envers sa sœur, encore de nouvelles calomnies, encore son injustice à lui qui se croit le juste par excellence…

Il a accusé Mme Béatrix, et cette vieille est l’auteur de tout le méfait.

Bien plus, l’aubergiste bavarde, curieuse, n’est pas loin de lui montrer l’espèce humaine sous un nouvel aspect.

— Quelle humble confession ! se dit-il tout ému, sans vouloir le paraître. Quelle touchante abnégation ! Pauvre vieille ! Est-ce que par hasard tous les hommes lui ressembleraient, sans que je m’en fusse jamais aperçu ?

- Vos principes ! vos principes ! crie dans sa cervelle la vilaine voix de l’amour-propre et de l’orgueil.

Et alors il transige, il accorde la voix de son cœur et celle de son orgueil ; il se dit que Mme Béatrix et la mère Pascal, deux âmes excellentes,