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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/149

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princesses de science

d’oreilles. Sans doute la confidence de Guéméné porterait sur cette question devenue chère au maître.

Après le départ d’Herlinge, Thérèse et Dina s’habillèrent ensemble. L’une, prenant pour glace la vitre du laboratoire, fixa par cinq épingles son petit chapeau foncé aux plumes touffues et légères ; l’autre, insouciante, assujettit d’un coup, sur ses deux touffes de cheveux crêpés, le grand feutre décoloré, sans un ruban, qui écrasait sa petite taille.

Elles gagnèrent l’île Saint-Louis, causant d’une autopsie qu’on avait faite l’avant-veille dans un autre service, et à laquelle Thérèse avait assisté. Elle disait :

— Des poumons microscopiques, ma chère, gros comme cela, et un petit rein de poupée, des organes en miniature, quoi !… et il avait trente ans !

— Avez-vous déjà rencontré ces organes infantiles ? demanda Dina, subitement intéressée.

Car, à l’opposé des jeunes hommes qui, aux heures de loisir, s’évadent joyeusement des questions médicales, les femmes s’y enferment, acharnées à s’instruire.

Mais elles furent interrompues. Devant elles, venait un homme chétif, au pardessus râpé, menant une bande de quatre enfants turbulents : deux garçons et deux filles.

— Tiens ! c’est monsieur Adeline ! s’écria Thérèse,