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princesses de science

Un soupir rauque, qu’il ne put retenir, l’ébranla. L’enfant surpris leva les yeux, le vit pleurer, et une sorte de frayeur s’empara de lui. Il reprit sa course, mais cette fois vers l’hôtel, gagna la chambre de sa mère et lui conta que son grand ami avait du chagrin et restait tout seul à pleurer dans le verger.

Les vacances des Guéméné touchaient à leur terme ; le jour suivant, ils quittaient la station pour regagner Paris. Inconsciente de ce qui se passait en elle, mais troublée, palpitante, madame Jourdeaux cherchait le docteur. Elle devinait un drame dans l’âme de Guéméné, voulait le trouver seul avant son départ, brûlait de lui offrir son amitié consolatrice.

Elle ne le vit même pas à la table d’hôte, le ménage ayant pris à la chambre son dernier repas. Et elle questionnait son fils : « Qu’avait dit monsieur Guéméné ? L’avait-il embrassé ? Pourquoi ses larmes avaient-elles coulé ? » Mais l’enfant répétait :

— Oh ! je ne sais pas… J’étais très sage ; il m’a dit de courir : j’ai couru pour lui faire plaisir… Alors il a pleuré…

Boussard et madame Lancelevée partaient pour une excursion dans la montagne quand Thérèse et son mari montèrent dans l’omnibus de la gare. Les Guéméné virent les amants disparaître et reparaître plusieurs fois, de plus en plus lointains,