Page:Yver - Un coin du voile.djvu/137

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se voit tous les jours ; mais ce qui donne à l’arrivée de celui-ci un piquant tout particulier, c’est qu’il amène à Pavillon sa femme, une beauté de reine, et la sœur de celle-ci, une beauté de nymphe.

Ma marraine, je vous dirai peu de chose du substitut ; mais il me serait bien difficile de ne pas vous parler de ces dames. Figurez-vous deux éblouissantes visions féminines, deux sœurs, vingt ans et dix-huit ans, l’une brune comme la reine de Saba, l’autre blonde comme une jeune druidesse, qui, vêtues de damas blanc et de dentelle, firent leur entrée l’autre soir au bal de la sous-préfecture.

On dansait. On s’arrêta pour les voir ; il n’y eut bientôt d’yeux que pour elles ; et pendant ce temps, toutes deux, sans se soucier d’interrompre la fête, de leur pas de sylphides traversaient le grand salon et s’en allaient saluer la sous-préfète.

Aussitôt, il y eut dans Pavillon deux camps, celui de la brune et celui de la blonde ; les amoureux de madame d’Arnoy, et ceux de Friquette ; car le substitut est un M. d’Arnoy, et