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Page:Yver - Un coin du voile.djvu/168

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La Baronne à Pierre.
22 juillet.

Je pars demain pour Pavillon ; mais je veux que vous sachiez de suite ma joie de vous voir heureux, mon pauvre bon Pierre.

Dites à votre bien-aimée, Friquette que vous avez une marraine ; que cette marraine l’avait vue souvent en rêve, unie à son filleul, mais qu’elle vient seulement de la reconnaître, quoique le filleul la lui eût depuis longtemps dépeinte.

Mon Dieu ! pourquoi faut-il que ce soit une chose si triste qui ait dépouillé de son masque cette bonne et sympathique petite Friquette ! Son rôle a bien changé, Pierre ; j’ai oublié ses enfantillages passés ; je ne pense plus qu’à la sensibilité délicate de son âme que vous m’avez révélée. Je suis maintenant en paix, mon cher enfant, mes désirs seront dépassés ; vous connaîtrez un autre genre de bonheur que celui d’être malheureux avec Friquette.

C’est très beau, ce que vous faites là tous