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Page:Yver - Un coin du voile.djvu/256

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» Elle préparait des compresses de glace concassée pour les tempes du malade. Je dis :

» — Je le crois sauvé.

» Elle eut un regard vers moi que je n’oublierai jamais ; j’y lus son âme. Indiciblement résigné, il voyait l’avenir, la lutte à reprendre aux côtés de ce compagnon méprisé et malfaisant, la vie atroce, semblable au passé, la misère ; mais il disait aussi, ce regard, la gloire du triomphe sur la mort, la bonne joie de voir revivre un mourant et la toute-puissante pitié féminine.

» Elle vint à moi, souriante, pleine de paix :

» — Sauvé ? c’est grâce à vous, docteur, merci !