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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/71

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gnées dans la lumière des lampes électriques ; Frida et Nelly dans d’étroites robes blanches fraîches, les Italiennes dans des costumes rouges qui rehaussaient la belle pâleur de leur teint, mais qui donnaient franchement l’air à Giuseppa d’un enfant de chœur mauvais sujet, Ogoth, tout de noir habillée comme toujours, orgueilleuse jusque dans la soie rigide de sa robe. On s’entassa dans l’omnibus ; il fallait ce jour-là se faire un peu plus petites que de coutume à cause de la nouvelle à laquelle on gardait une place et qui avait disparu tout à coup. Par les vitres, tous les yeux plongèrent dans le jardin sombre sans l’apercevoir.

« Où est-elle ? » demanda Frida de sa lèvre vraiment britannique un peu rentrée et toujours dédaigneuse par l’habitude des labiales anglaises.

Mme de Bronchelles, dont la responsabilité sans cesse en éveil s’inquiéta de suite, se mit à crier : « Annette ! Annette ! »

Et, descendant sur le marchepied au même instant, elle aperçut sa petite silhouette de femme bien faite déjà, dressée face au sphinx, et minaudant nez à nez devant le mystérieux visage.

« Que faites-vous donc, mon enfant ? » s’écria-t-elle avec une légère impatience.