Page:Zéliqzon - Dictionnaire des patois romans de la Moselle, œuvre complète, 1924.djvu/479

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Mḗnechḕye [mēns̆ę̄y P], s. f. — Bouquet de sarments avec des raisins.

Menècieu [mȩn(ę)syœ̨-mnęsyœ̨ M, N, m(ę)nęsyę I, P, męnasi F, men(ȩ)si-mnęsi S, mnęsye V], v. tr. — Menacer. Lés m’nècieus sont sauvés (un homme averti en vaut deux).

Menḗje [m(ȩ)nēs̆.. M, I, P, N, minēs̆ S, V], s. m. — 1o Ménage, train de maison. Pin d’ ~, pain cuit à la maison. Fāre lo ~, faire le m. Ancienne coutume de carnaval. Le mardi-gras, les jeunes gens allaient dans les maisons, où ils mettaient tout sens dessus dessous, profitant du désordre pour emporter surtout des victuailles. 2o Mobilier, vaisselle.

Menèjeu [m(ȩ)nęjœ̨.. m(ȩ)nęji M, I, P, N, minęji S, minęjye, -yœ V], v. tr. — Ménager, épargner. Fāt tojos minèji eune pwḗre po lè sō, il faut toujours m. une poire pour la soif S.

Menejīre [mȩn(ȩ)jīr M, N, męnęjīr I, P], s. f. — Femme qui s’occupe du ménage. Eune bone ~ saute sèt fwès lè hāye po rèmèssieu eune pieume, une bonne ménagère saute sept fois la haie pour ramasser une plume.

Menetré [mȩntrēⁱ M, N, męntrēⁱ I, P], s. m. — Ménétrier. I faut dansieu quad ~ l’ joūe, il faut danser quand le m. joue. ~ d’ fontinne, m. de fontaine (tête ou figure d’une fontaine qui crache de l’eau par la bouche). 2o Celui qui mène danser sa belle au son du violon ; galant, amoureux. T’ n’ és m’ vu t’ ~ aujdu, tu n’as pas vu ton amoureux aujourd’hui.

Meneuhi, Meneuji [mȩnγi.. M, I, P, N, mȩnǖji F], s. m. — Menuisier.

Mḗneūt [mēnœ̄ S], s. m. — Minuit. Voir Mèynut.

Meneūye [m(ȩ)nœ̄y-m(ȩ)nūy M, I, P, N, m(ȩ)nūy F, mnōy S, mnāy V], s. f. — Monnaie. So mate fieus d’ ~, se mettre hors de m. (dépenser jusqu’à son dernier sou). Monnaies messines, avant l’introduction du système monétaire (18e s.) : denier messin = du denier tournois = 4 angevines = 0,32 frs.

sol = 10 à 12 deniers = 6 frs.

gros = 12 deniers = 3,40 frs.

franc = 12 gros = 12 frs.

livre = 20 gros.

écu = 3 livres = 60 gros = 120 frs.

bugne = 1,13

angevine = 0,08 frs.

Mènevau [męnvō Rombas], s. m. — Perche qui sert à tourner la vis du pressoir.

Mènevèle [męnvęl-męnvēl S, męnvēl V], s. f. — 1o Manivelle. 2o Mancheron de la charrue. Voir Mène.

Mèniheuntchîn, Ménihinkîn [męnihœ̨nts̆ĩ S, menihẽkĩ-mihẽkẽ V], s. m. — Écho des forêts, qui se fait entendre surtout le soir et la nuit. Selon la légende, c’est une bande d’êtres humains rôdant et vociférant dans la forêt, ou bien des lutins prenant la forme de femmes. Ils tourmentent les amoureux qu’ils rencontrent sur leur chemin et sortent surtout le mercredi et le vendredi. C’est pourquoi on dit : I n’ fāt m’ olè wār mḗtrèsse lo mécrédi ni lo vanr’di, il ne faut pas aller voir maîtresse ni le mercredi ni le vendredi. Une autre légende prétend que ce sont des musiciens qu’on entend quelquefois dans les airs pendant les fraîches nuits de l’été, et qui déchirent impitoyablement les personnes assez malheureuses pour en être aperçues.

Menion [m(ȩ)ñõ M], s. m. — 1o Pomme du manche de la bêche. 2o Le manche lui-même.

Menon [m(ȩ)nõ M], s. m. — 1o Poignée. 2o Manipule de paille à liens. 3o Manipule que le prêtre catholique porte au bras gauche.

Mḗnote [mēnǫt P], s. f. — Petite main.