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Page:Zéliqzon - Dictionnaire des patois romans de la Moselle, œuvre complète, 1924.djvu/654

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SAU
SAU
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d’horloge ancienne, dont la caisse ressemble à une boîte à sel. 3o Marchand de sel.

Saunîn [sõnĩ.. M, I, P], n. pr. — Saulny, vill. de l’arr. de Metz.

Sauniot, voir Sauniat.

Saunīre [sōnīr M, I, P], s. f. — Boîte sous la cheminée, où l’on conserve le sel.

Saurāye [sōrǟy.. M, I], s. f. — Tonne remplie de harengs.

Saut [sō M, I, P, F, N, sā-sāᵒ S, sā V], s. m. — Saut.

Sauter [sōtēⁱ.. M, I, P, F, N, sātę-sāᵒtę S, sātę V], v. intr. — 1o Sauter ; s’élever de terre avec effort.

Lo miou d’hant
N’at m’ tojos l’ miou sautant.

Le meilleur diseur n’est pas toujours le meilleur danseur. I sāte come i chèvriyé, il saute comme un chevreuil V. 2o Danser. J’ frans ~ lés pus bḗles, nous ferons d. les plus belles. 3o v. tr. Sortir. Sāte lés ch’wās fiés, sors les chevaux dehors (hors de l’écurie) V. 4o Monter ; saillir ; s’accoupler à. Nate vèche at sautāye, notre vache a été couverte.

Sauterale, voir Sauterèle.

Sauterèle [sōtręl M, I, P, N, sōtral F, sātręl-sātrēl S, sātrēl V], s. f. — 1o Sauterelle (insecte). 2o Instrument qui sert à tracer des angles. 3o Piège à détente, qui sert à prendre les petits oiseaux.

Sautereyeu [sōtrȩyœ̨ M], v. intr. — Sautiller ; aller de droite à gauche.

Saute-seuris [sōt-s(œ̨)ri M, N], s. m. — Saute-souris. Jeu dans lequel un enfant cherche à toucher de son doigt mouillé le pied de ses camarades qui sont sur une voiture, tandis que lui est à terre.

Sauteūse [sōtœ̄s M], s. f. — Sauteuse, ancienne danse.

Sautou [sōtu.. M, I, P, N, sātu.. S], s. m. — Sauteur. ~ d’ coūde, danseur de corde, acrobate.

Sautu [sōtü M, I, P, F, N, sātœ̄ S], s. m. — Sautoir. Barrière basse établie sur un sentier entre deux haies ; ou bien fagot, pierre ou palissade qui barre les chemins dans une chènevière. Les hommes peuvent l’enjamber, le bétail est arrêté par cet obstacle. Lè bèhhe hāye deūt l’ ~, la haie basse doit le s. (doit permettre de sauter, c.-à-d., c’est aux petits de céder aux grands). Le sens primitif était que la chènevière, qui devait offrir un passage à enjamber pour les piétons, ne pouvait être enclose que par une haie basse. Donc, toute haie basse supposait un Sautu.

Sauvayat [sōvaya M, N], s. m. — Yèble.

Sauvé (sint) [sōvēⁱ M, I, P, N], n. pr. — Saint Sylvestre. Lo bwin Dieu v’s è wèdé vas bḗtes èt lés-euys d’ vate tḗte ; i v’s wèdés dés manres jans. Sint Sauvé, hāteūz v’, lés brauves jans ! Le bon Dieu vous a gardé vos bêtes et les yeux de votre tête ; il vous a gardés des méchantes gens. Saint Sylvestre, hâtez-vous, les braves gens ! (invocation).

Vers le soir de la St.-S., les enfants mettaient des mèches dans des coquilles de noix, remplies d’huile, qu’ils allumaient et laisser nager dans des baquets, des auges ou dans le ruisseau, en chantant :

Lo poūre Chan s’y naye,
Ç’ n’at m’ manque de r’chats,
Treūs nieus, treūs vieus,
Treūs ranconchiès tot nieus.

Le pauvre Jean s’y noie, ce n’est pas faute d’habits, trois neufs, trois vieux, trois (?) tout neufs.

Pendant la nuit, les jeunes gens s’amusaient à épandre les tas de fumier devant les maisons, surtout