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Page:Zanta - La Science et l amour.djvu/85

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III

25 décembre 1916. — La bonne odeur de sapin grillé flotte encore dans ma chambre. L’arbre est là sur une sellette improvisée : quatre pieds, une planche ; il est modeste, mais je l’ai préparé avec soin. Tout ce matin, sans une minute d’arrêt, j’attachai un à un à ses branches les mille petits riens qui allaient causer une joie folle aux enfants. Les fils de la Vierge, les pommes de pin d’argent et d’or jettent ce soir encore quelques vagues scintillements, mais les bougies éteintes et à demi consumées, les branches dégarnies me donnent l’impression mélancolique d’un soir de fête. Dans ma chambre, je me trouve seule et triste ! Pourquoi ? J’ai pourtant joui pleinement de cette fête familiale, j’ai éprouvé jusqu’à l’enthousiasme cette joie, un peu orgueilleuse peut-être, de donner sans recevoir.

Mon premier argent, comme il avait fructifié ! À peine jeté en terre, tel un grain de froment, il avait levé et j’avais déjà fait la moisson : les rires