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c’est trop bon ». « Écoute, dit le lièvre, le sanglier est déjà tout près de toi, et tu vas être prise. Jette ce qui me reste dans les yeux du sanglier ». Quand celui-ci approche, la hyène lui lance dans les yeux le sel et le poivre.

Le sanglier sort et dit au lièvre : « Mon petit frère, souffle-moi dans les yeux, pour enlever ce qui me pique ». Le lièvre répond : « Mon souffle n’est pas assez fort, va trouver la lionne ». Celle-ci souffle dans les yeux du sanglier le sel et le poivre sautent dans la bouche de la lionne, qui dit au sanglier : « Tes yeux ont très bon goût. Viens, que je souffle encore ». Alors elle lui arrache un œil et le mange ; le sanglier se sauve : elle lui court après. Le lièvre fait sortir la hyène : elle voulait prendre encore deux des petits pour les manger, mais le lièvre dit : « Ne les prends pas, sans quoi la lionne nous rattrapera ». Le lièvre prend une branche d’arbre et balaye avec la route qu’ils avaient prise pour dépister la lionne. Ils se sont sauvés et la lionne ne les a pas atteints.