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On lui répond : « Oui ». Le garde dit : « Le roi te demande ». « Eh bien ! Portez moi, dit Ballah, n’êtes-vous pas des gardes ? »

Les gardes le portent devant le roi. « Non, dit-il, pas ici : mettez-moi à côté du roi ; ne suis-je pas roi aussi ? ». Le griot lui dit : « C’est moi qui ai suggéré cette idée au roi de t’envoyer chez Farentoroma : je suis ton griot, car j’ai bien vu que tu es un homme brave ».

Ballah dit : « Je le ferai pour toi, et non pour cet imbécile de roi, qui veut me tuer parce que je lui ai pris une de ses cinquante femmes et un de ses six cents chevaux ».

Il dit au roi : « J’irai porter le petit chat, mais je veux que dix cavaliers m’escortent et me montrent le village de Farentoroma. Le roi dit : « Je te donnerai cent cavaliers ». « J’en veux dix, dit Ballah, seulement pour me montrer la route ». On lui donne un petit chat noir. Il le met dans la sacoche de sa selle et dit : « Apportez-moi le cheval que j’ai fait seller avec le sabre, le fusil, de la poudre et des balles ». On lui apporte le tout : il monte à cheval, et dit au roi : « Je veux que Koumba vienne me dire adieu ». Elle vient : ils se serrent les mains. Il part. Il arrive à