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manque mes quatre forgerons Bomou, Sambahé, Diombana, Mangara ». On les appelle aussi : ils viennent. Soundiata dit aux sorcières : « Maintenant, je pars ». Elles lui disent : « Nous voulons te dire trois choses. Il y a trois choses dont tu ne dois pas te venger si on te les fait. Si tu ne te venges pas, tu seras plus tard roi du Manding : si non tu ne le seras pas ». Il part avec tous ses gens.

Il trouve deux routes qui bifurquaient. Il demande à l’une où elle va : Elle dit : « Je vais chez Sangaran Madiba Ivonté ». « Je n’y vais pas, dit-il, parce que c’est mon grand-père : si mes oncles disent du mal de ma mère je ne pourrai y faire la guerre, puisque c’est son pays ». Il demande à l’autre route : « Où vas tu ?» « Je vais chez Setta Magadiondinkia ». (C’est le premier de la famille des Dabo, son pays s’appelait Tabou). « J’y vais », dit Soundiata.

Tous ceux des Dabo qui n’ont jamais eu peur faisaient tam-tam. On avait mis au milieu de la place un grand canari plein de bouse de vache et d’eau qu’on a fait bouillir. On a jeté dedans un bracelet d’argent. Ceux qui le peuvent prendre sans être brûlés sont les gens qui n’ont jamais eu peur.