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Page:Zeltner, Contes du Sénégal et du Niger, Leroux, 1913.djvu/69

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n’en savez rien, mais moi je sais ce qu’il y a dedans ». Il dit à sa mère d’apporter une calebasse avec de l’eau. Il met le crottin de son âne dedans et tous les dioulas viennent voir : il remue bien et met sans qu’on le voie un gros d’or dedans. Il lave et trouve un gros d’or au fond de la calebasse. Il dit à sa mère : « Tu as mal nourri mon bourricot : je n’ai trouvé qu’un gros d’or dans son crottin, tandis que du temps de mon père j’en avais cent chaque jour ».

Les dioulas s’entendent avec leur chef pour acheter le bourricot. Koli ne veut pas le vendre. « Pouvez-vous acheter une bête qui fait cent gros d’or par jour ? » dit-il, aux dioulas. Enfin il cède aux instances des négociants et dit : « Chacun des trois chefs me donnera dix captifs ».

Ils les lui donnent et s’en vont avec l’âne. La première journée, le crottin de l’âne est réservé au premier chef, qui l’a bien nourri. Au matin, il fait apporter des calebasses pleines d’eau, se met à laver le crottin et ne trouve rien. Le deuxième chef s’approche et lui dit : « Ne prends pas tout l’or : c’est mon tour maintenant ». Le premier ne dit rien de sa mésaventure. Le deuxième