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donnent les trois peaux de bouc : celle avec le cœur, celle avec le foie, celle avec les œufs, le tout mélangé de kortémoungou. Elle a goûté à toutes les trois.

Le plus jeune donne son arc et ses flèches à son frère et va chercher du bois pour la vieille. Le kortémoungou force la personne qui l’a avalé à dire tout ce qu’elle pense. La vieille se rassasie et ne peut rien cacher. Les frères partent chez Sangaran Madiba Konté et lui demandent si c’est vrai ce qu’on raconte. Le roi dit : « C’est vrai : si vous tuez le buffle vous choisirez une femme ». Ils disent : « Nous ne voulons pas des jolies filles, donne-nous la dixième si nous tuons la bête ». Le roi dit : « Ne parlez pas de la dixième ! j’ai envie de la tuer tant elle est laide ». Ils insistent : le roi accède à leur désir.

La vieille leur dit : « Demain, partez de bonne heure dans le Dendiennafouroto ». C’était une brousse sans arbres. Elle donne aux deux frères trois œufs sur lesquels elles avait fait des grigri. « Le matin quand vous regarderez le soleil levant, si vous voyez un tourbillon tout noir, ne croyez pas que c’est une tornade, c’est le buffle qui fait çà, ne tirez pas. Quand le tourbillon sera rouge en