Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/104

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DISCOURS.


cées de meurtrieres & d’embraſures couvertes d’un rebord en auvent. La Porte du Fort, qui eſt ſur le Bagrati, eſt de brique, & défendue de chaque côté par un baſtion entouré d’un Foſſé : on a feulement laiſſé pour l’entrée une eſpéce de langue de terre en forme de zig-zag. La Ville eſt au-delà du Banka, & percée de pluſieurs rues, dans l’une deſquelles on voit quelques maiſons de pierre de taille. Elle a ſur le Bagrati un petit Chateau, qui répond à la Fortereſſe.

Je fus arrêté près de Katoüa, par un Gemidar qui marchoit à la tête de ſa Troupe. Les réponſes de mes Gens le ſatisfirent, & mon habillement joint au nouveau teint que le Soleil m’avoit donne, l’empecha de foupconner que je fufTe Europeen.

La route que jc fuivois etoit coupee par de grands champs deNelis, crcux de deux & trois pieds : 6c fouvent le terrein qui les feparoit, n’avoit pas plus d’un pied ou cPeux d’epaifteur ; ce qui m’obligcoit quelquefois de marcher a pied, menant mon cheval en leffe.

Au-delà de Katoüa, je rencontrai plufieurs étangs ſans Aldées, un entr’autre à trois coſſes de cette Ville, fort conſiderable, accompagne d’une petite chaumiere. Je m’arretai a Nigan, eloigne de trois cofles de cet etang, & y paſſai la nuit.

Lorfque je couchois dans les Villes, e’etoit ou au pied de quelqu’arbre au milieu de la Place, ou dans la Galerie d’un Carvanferai, expofe à tous les vents, ou à l’entree de quelque Maifon Maure ou Indienne. La porte de ces Maifons eft ordinairement precedee d’une efpece d’Apentis forme par un grand auvent que foutiennent plufieurs piliers. C’eft la. que les Indiens prennent le frais, fumentle Hoka 6c converfent, accroupis fur deux maffifs de terre eleves des deux cotes de la portc. Mon lit, fous cet Apentis, etoit une grande peau de bceuf etendue fur la terre ; ma rondache, fous laquelle je mettois mcs armes 5c mon petit bagage, me fervoit d’oreiller : & j’avois toujours ſous la main un des piquets auxqucls etoient attaches les cordes qui tenoient les pieds de mon cheval, de crainte que pendant la nuit on ne me l’enlevât. Lorſque j’arrivois à la cou-