Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/12

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mage. Vous êtes les ſeuls qui vous ſoyez occupés de la recherche des Livres de Zoroastre, les ſeuls qui les poſſédiez dans la Langue même où ils ont été compoſés. Vous êtes les ſeuls qui, par votre activité, & par le nom que vos conquêtes vous ont fait en Aſie, ſoyez en état de développer, d’appliquer à d’autres branches, les Connoiſſances dont le Zend-Avesta renferme le germe. L’Inde, il eſt vrai, qui juſqu’ici a gémi ſous le poids de vos victoires, ne doit pas être diſpoſée à vous ouvrir ſon ſein, à vous dévoiler ſes Myſteres. Le but de la vraie valeur eſt de faire des heureux. L’étendue même du Commerce en eſt ſouvent la ruine. Maintenant que vos intérêts conciliés, rendent à leurs foyers les Indiens fugitifs, & remettent dans les ames ce calme, cette ſérénité que demande la culture des Lettres, puiſſent vos efforts ſe réunir pour enrichir l’Europe de biens qui ne coûtent plus de larmes aux Contrées qui les produiſent ! Puiſſe votre rivalité même, lui offrir des trophées que l’humanité avouë, dont l’eſprit humain ſe glorifie, la connoiſſance exacte des Peuples & des Païs que vos armes auront ſoumis ! Ce ſont les vœux que forme le Voyageur qui oſe faire paroître ſous vos aufpices la Traduction du Zend-Avesta : ſon Ouvrage vous appartient ; daignez le recevoir comme le fruit de la protection dont vous avez honoré ſes travaux.


PRÉFACE.