connoiſſance imparfaite de la Religion Chrétienne, ſi, paſſant même dans les Royaumes Chrétiens les plus inſtruits, il ſe contentoit d’entrer dans les Églises, de queſtionner le Sacriſtain ou le Portier d’un Couvent. C’eſt pourtant à quoi ſe bornent dans l’Inde les recherches de la plupart des Voyageurs. Heureux même s’ils ne s’en tiennent pas au ſimple témoignage d’un Dobachi, d’un Pion, qui, pour ne pas reſter court, leur explique, en mauvais Portugais, des Myſteres qu’il connoît à peine, & que les Prêtres ne pourroient rendre que difficilement dans la Langue du Pays.
Je partis le 7 de Jagrenat, 6c trouvai a trois coiTes de cette Ville, un Tchoki pres du Tchilka dont l’eau eft foumache, &c qui fe jette dans la Mer. Je cotoyai ce fleuve jufqu’a Manikpatan, qui eft a huit coſſes de Jagrenat, fans rencontrer, depuis cette derniere Ville, ni maifons, ni arbres. Deux coſſes avant Manikpatan, on trouve un etang d’eau douce. Cette Ville a un Fauzdar qui refide a Maloud. Jepaflai la nuit dans le Dergah du Sa’ied Serabdurraman Medina.
Le 8, je traverfai le Tchilka dans un endroit oil il eroit fort large. La moitié de ce fleuve etoit gueable : je paftai le refte dans une embarcation formee de deux Ballons, joints enfcmble, comme fur la riviere de Balaftbr. De l’autre cote de ce fleuve, on trouve une citerne de picrre. Le terrein jufqu’a Maloud, eft tout de fable : on rencontre feulement deux puits, l’un a quatre coſſes, & 1’autre a fix de Manikpatan, 6c des arbrifleaux, dont la graine renfermee dans un piftil orne de feuilles blanches, repand une odeur fort agreable. Je defcendis le Tchilka, dont le lit etoit rempli debufles, laifTant les montagnes fur la gauche. Une cofle en-deca de Maloud je rencontrai un Tchoki & arrivai dans cette Ville fur les quatre heures. Le Fauzdar ſortit de ſon Fort, pour venir me recevoir.
Je partis de Maloud le 9. Au-dela de cette Ville, le terrein eſt toujours fablonneux ; la route eſt le long des montagnes, qui font environ a une demi-coſſe. À trois coſſes, on trouve un Tchoki qui marque les limites de la Province de Katek & des dependances du Bengale. On paſſe