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iv
DISCOURS

VOYAGE AUX INDES
ORIENTALES.
Ie. PARTIE.

I. LA Religion & l’Hiſtoire des Perſes ſont des objets intéreſſans par eux-mêmes, & qui méritent de plus l’attention des Sçavans, à cause des liaiſons que ce Peuple a eues avec les Hébreux, les Égyptiens, les Grecs, les Indiens, & même avec les Chinois. Mais s’en rapporter uniquement à ce que les Anciens nous apprennent de cette Nation, ce ſeroit s’exposer à n’en prendre qu’une idée imparfaite. Les Ouvrages qui traitoient à fond de ſon Histoire & de ſa Religion n’exiſtent plus ; & ceux qui ont échappé au tems, ne peuvent nous en donner une connoiſſance ſûre & ſatisfaiſante.

Ces réflexions engagerent, ſur la fin du ſiecle dernier, le ſçavant Docteur Hyde à approfondir une matiere juſqu’alors à peine effleurée. Il feuilleta les Auteurs Arabes & Perſans, joignit à ces Monumens le témoignage des Voyageurs, & les lettres que pluſieurs de ſes amis lui avoient écrites de l’Inde, & compoſa ſon fameux Ouvrage ſur la Religion des Perſes.

Ce Livre peut paſſer pour le ſeul qui donne ſur les Perſes une ſuite de détails inſtructifs pris des Ouvrages des Orientaux. Malheureuſement les principales ſources où M. Hyde les a puiſés, ne ſont pas de la premiere antiquité. Le Docteur Anglois cite particulierement le Farhang Djehanguiri, Dictionnaire Perſan, commencé dans le ſeiziéme ſiecle ſous le regne de Schah Akbar, & achevé dans le dix-ſeptiéme, ſous celui de Djehanguir ; il rapporte pluſieurs paſſages du Viraf-namah & du Sadder, Ouvrages poſtérieurs de beaucoup à Zoroaſtre, & dont il ne poſſédoit que les traductions faites en Perſan moderne. Mais comme ce Docteur ne fçavoit ni le Zend ni le Pehlvi[1], on ne

  1. Ce point ſera prouvé à la fin du Diſcours Préliminaire.