Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/541

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cccclxxxvij
PRÉLIMINAIRE.

les Lettres Zendes. Pour mieux diſtinguer cette explication du Texte même, je l’ai écrite en Lettres italiques, & placée comme la Rubrique dans nos Livres d’Égliſe : ainſi tout ce qui paroit en italique eſt traduit du Pehlvi ou du Parſi, ou de l’lndien.

J’ai renfermé, autant qu’il m’a été poſſible, entre deux crochets, ce que j’ai été obligé d’ajouter au Texte & à l’explication des cérémonies, pour en rendre le ſens plus clair ; & j’ai renvoyé en notte l’explication des endroits qui m’ont paru demander de plus grands détails.

Tel eſt l’Ouvrage que je préſente au Public. Etant le premier et le ſeul en Europe qui entende le Zend & le Pehlvi, j’ai cru que ce mérite (ſi c’en eſt un) demandoit de moi une exactitude plus ſcrupuleuſe. Je l’ai portée au point de ne pas même redouter la reviſion des Parſes de l’Inde ou du Kirman. Mais plus convaincu que perſonne de la foibleſſe de l’eſprit humain & en particulier de l’inſuffiſance de mes lumieres, pour mettre le Lecteur en état de retrouver ma traduction dans les Manuſcrits déposés à la Bibliotheque du Roi, & lui fournir le moyen de la comparer avec les Textes, de la corriger ſur ces Originaux, j’ai fait à ces Manuſcrits des Tables des Livres, ſections, des Chapitres mêmes, & marqué aux Sommaires qui commencent la ſeconde Partie de ce premier Volume, la page correſpondante des deux principaux Manuſcrits, le Vendidad-Sâdé & les Ieſchts-Sâdés ; j’ai de plus donné dans les Notices qui précedent les Sommaires, les premiers & les derniers mots des Manuſcrits & des principaux Traités qu’ils renferment en caracteres Européens, pour qu’on pût ſurement en ſaire demander des copies en Perſe ou dans l’Inde.

L’amour de la vérité ennoblit & fait goûter le travail le plus inſipide : j’oſe dire que c’eſt le ſeul mobile qui m’ait conduit dans celui-ci ; & je compte, après cet expoſé ſidele, qu’on me paſſera la dureté de ſtyle & les tours forcés que je n’aurois pu éviter dans les Traductions, qu’aux dépens de l’Original. Ceux qui connoiſſent le génie Oriental, ne croiroient pas à Zoroaſtre, s’il parloit trop bien François.