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LE BOUTE-CHARGE

sent à la mémoire. Au reste, il se couvrit dès que je lui eus appris qu’il avait devant lui un dragon.

— « Tiens ! murmura Théodore qui m’avait accompagné, il se croit dispensé de politesse, maintenant. Tu as ton chapeau à la main, il pourrait bien retirer le sien. »

J’avoue, au contraire, que je trouvai son mouvement si spontané, si naturel que je compris dès ce moment la force immense du galon, ce résumé de toute la discipline militaire.

— Lefèvre, conduisez ce jeune homme au chef du 5e.

Je partis, accompagné du dragon Lefèvre, après une dernière poignée de main à Théodore qui crut devoir mettre un tremblement dans sa voix… « Allons, bon courage… maintenant que c’est fait… Ne te désole pas trop… Nous viendrons te voir… »

La cour du quartier, vaste rectangle de terre battue, sans un arbre, sans un accident, aveuglante de blancheur poussiéreuse, sous la