Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
8
LE BOUTE-CHARGE

rôdent toujours les malins en quête du conscrit qui va leur payer le traditionnel mêlé ; sur le pas de la porte, la cantinière, puissante, ventrue, épluchant ses haricots ; le cantinier, l’air noceur et finaud, flairant de loin la bonne et la mauvaise pratique.


Au premier, derrière la porte sur laquelle est clouée une pancarte avec des écritures moulées, — les noms des officiers de l’escadron ornés de merveilleuses fioritures, — j’entre dans une chambre encombrée de casiers, de paperasses, de registres : c’est le bureau. Autour d’une vaste table travaillent les fourriers en bras de chemise, le col déboutonné.

— Vous serez placé au 2e peloton, me dit le chef, un grand maigre, au visage balafré par une interminable moustache, l’œil gris très froid, la parole brusque.

Et comme je me retirais, accompagné du brigadier-fourrier, il se mit à feuilleter furieusement un registre en murmurant :