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LE BOUTE-CHARGE

seulement simulacre de combat, mais encore et surtout fidèle reproduction de toutes les luttes et de toutes les souffrances, de tous les efforts de l’imagination et de la pensée, du corps et de l’esprit.

Combien partent aux manœuvres, faibles, hésitants, craintifs, paresseux, qui sont méconnaissables au retour ; énergiques, décidés, braves et vaillants à l’ouvrage.

Le quartier, c’est l’aire où l’aigle majestueuse et puissante couve ses petits ; aux manœuvres, les aiglons apprennent à voleter d’une aile qui devient de plus en plus hardie, jusqu’à l’heure où ils pourront, d’une superbe envergure, se lancer dans les grands chocs au soleil.


Le jour du départ, le boute-selle retentit dès l’aube. Les chevaux sont bridés et sanglés avec un soin spécial. L’appel est rendu au colonel qui donne ses dernières instructions. Les trompettes sonnent la marche, et ce n’est pas sans une certaine émotion que nous franchissons la porte. Nous défilons dans les rues de la ville