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LE BOUTE-CHARGE

lui fallait sortir tous les soirs, libre ou consigné, au prix même d’un danger sérieux. Comme il n’aurait jamais le courage de rentrer à l’heure, comme il lui arrivait souvent de s’absenter deux jours sans permission, il se faisait enfermer pour quinze ou trente jours, suivant la gravite du cas. Mais ceci ne l’empêchait pas de sortir. Tous les soirs, après l’extinction des feux, l’oiseau prenait son vol ; et le matin, avant le réveil, on le trouvait sur la planche.

Un soir, l’adjudant le rencontre dans un café éloigné du quartier.

L’adjudant se frottait les yeux et se disait : « Ce n’est pas possible ! Je viens de le voir à la boite. » Touillé se lève tranquillement et vient à lui :

— Mon lieutenant, voudriez-vous me faire le plaisir d’accepter un bock ?

L’adjudant lui tourne le dos et reprend en courant le chemin du quartier.

— Maréchal des logis, ouvrez-moi la cellule de Touillé, vite !