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LE BOUTE-CHARGE

nomie inverses. Les murs étaient vierges de toute souillure ; le général approuvait ; le colonel souriait : le capitaine se frottait les mains et l’adjudant jubilait. La légende disait : « Si vis pacem, portam aperi. »

Le capitaine était un homme d’esprit ; du reste, il prisait fort les talents du prisonnier. Il prit sur lui de relâcher Castan, en sa qualité d’adjudant-major.

Comment raconta-t-il la chose au colonel ? Comment celui-ci ne s’en facha-t-il pas ? Je ne sais. Toujours est-il que Castan avait gagné son pari.


Émerveillé, j’écoutais ces récits agrémentés de détails pittoresques et intraduisibles. Qu’y avait-il de réel dans ces anecdotes à demi légendaires ? Où s’arrêtait l’histoire ? Où commençait le conte ?

Je ne songeais même pas à me le demander.

Longtemps, j’eusse écouté encore, comme autrefois, lorsque pour m’endormir on me détaillait les exploits du Petit-Poucet.