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LE BOUTE-CHARGE

Sept prisonniers, quinze balais, un homme en cellule, six cruches, faire remplir les auges, veiller à la propreté de telle cour, ne laisser entrer personne au quartier, sans carte d’autorisation… que sais-je ?…

Puis il se retire, et j’en ai pour 24 heures d’agréments de toutes sortes au cours desquels ma patience sera soumise aux plus rudes épreuves.

Que faire en un corps de garde à moins que l’on n’y songe ? se dit-on tout d’abord. Mais bientôt on s’aperçoit que la besogne n’est pas mince et que les multiples devoirs du maréchal des logis de garde sont loin de constituer une douce sinécure : Surveiller la tenue des hommes qui sortent, inspecter et faire nettoyer le quartier de fond en comble deux fois par jour, dépenser des trésors d’astuce pour obliger les prisonniers à travailler, répondre à l’adjudant, répondre au capitaine de semaine, s’assurer de la présence des consignés, exécuter de nombreuses rondes aux écuries pendant la nuit, mille soins divers, mille tracasseries