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FRATERNITÉ





Sortant des mains de Dieu, l’enfant et l’animal
Ont la simplicité de l’âme primitive :
Sans l’effort du calcul, leur vie est instinctive ;
On leur pardonne tout, — ils ignorent le mal.

La Raison ne tient point pour eux son tribunal ;
Sur leur front sans soucis point de ride native ;
Dans leur cœur inconstant la peine est fugitive :
Du naissant Univers c’est l’éveil matinal.

Par les cris, par les mœurs chacun d’eux se ressemble ;
Le repas les rapproche et le jeu les rassemble ;
Plus près de l’animal l’enfant rampe à genoux ;

Mais pour l’enfant aussi l’animal est plus tendre :
Comme ils sont tous les deux des énigmes pour nous,
L’animal et l’enfant sont bien faits pour s’entendre.