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CŒUR DE SAVANT





C’était la fin d’un jour de Mai : sous la fenêtre,
Dans les vieux marronniers qui venaient de renaître,
Les nids s’endormaient en rêvant ;
Et dans la pièce austère, où s’enferme l’Étude,
La nuit s’assoupissait avec mansuétude
Parmi les livres du savant.
 
Seul, il songeait, dans l’ombre errant de long en large.
Sur le feuillet quitté des mots groupés en marge
Attendaient comme au tribunal ;
Et, sous l’abat-jour vert dont la frange est baissée,
La lampe n’avait point, pour guider sa pensée,
Allumé ce soir son fanal.

Il songeait. Jusqu’à lui parfois des voix de femme
De la chambre voisine arrivaient, et son âme