Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/122

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Un âne, vous dis-je — quatre pattes et deux grandes oreilles. Un âne qui brait et doit penser, en voyant grouiller les bipèdes,


xxxxxxxxxXXXxxxxxxxxXX… les juges, les huissiers,
Les clercs, les procureurs, les sergens, les greffiers ;
Ma foi, non plus que nous, l’homme n’est qu’une bête !


Un âne pas trop savant, un sage qui ne boit que de l’eau et reculerait devant un pot de vin.

À cela près, le type accompli d’un député majoritard.


Votez pour Lui !


Je n’aime pas flagorner le peuple. Voilà le candidat qu’il mérite. À Rome, aux jours de la décadence, la plèbe acclamait un cheval consul.

Le bourricot doit triompher en république opportuniste.

N’ai-je pas parlé de boulangisme ? En bien ! oui, un boulangisme, mais sans général à panache, sans cheval noir décoratif :


C’est un âne, un âne, un âne,
C’est un âne qu’il nous faut.


Et l’âne est prêt. Il va courir les réunions. On le verra dans les rues de Paris. Ses amis diront son programme, et les abstentionnistes eux-mêmes, pour une fois, s’en iront voter.

C’est un âne blanc.