Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/203

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les plis glorieux du Drapeau nos officiers ignorent les faux !

Voilà de solides déclarations. Elles ne compromettent personne et rassurent le patriotisme des boutiquiers, grands électeurs.

« L’Armée c’est comme le soleil… »

Billot, vieux routier de la Guerre, savait le moyen d’avoir la paix.

Et c’est lui qui avait raison. Le soleil n’est-ce pas la lumière ? Il la voulait aveuglante. Quand on a l’honneur spécial d’être le chef de l’armée, il faut mentir avec ses troupes.

Il sied de couvrir — et pas seulement comme jadis, à Châlons-sur-Marne, les sous-offs de la garnison — il sied de couvrir ses inférieurs.

Quelques faux ! La belle affaire… Mais à tous les degrés de l’échelle, depuis les fausses permissions de 24 heures, dont les scribes du fourrier font commerce dans les chambrées, jusqu’aux fausses pièces d’espionnage que des carottiers galonnés font payer au 2e bureau, le faux florit hiérarchiquement.

Que signifient donc ces enquêtes qui semblent avoir pour objet de chercher des poux sous les képis ? Le colonel Henry disait bien : « Les képis doivent ignorer ! » Les poux aussi… Les ministres ne devaient rien savoir.