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Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/21

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La décision héroïque des notables tenanciers d’immeubles aurait d’ailleurs, pour eux-mêmes, un côté fructueusement pratique.

Elle leur permettrait, à bon compte, de faire étalage de charité.

Et l’on sait que le peuple bonasse bat encore et toujours des mains à ce sport de la bourgeoisie.


De fait, la tant fameuse alliance dont nous devons être heureux et fiers n’avait encore coïncidé qu’avec le pain plus cher aux pauvres.

La disette russe est contagieuse.

L’alliance ou la mésalliance de Marianne et de Nicolas, la Marseillaise et le knout et les lampions et les pétards laissaient rêveurs les gens de la noce.

Et les ventres-creux se méfiaient de ce bloc désenfariné.

Mais voici qu’on dit :

— Il y a erreur. Malentendu. Dès demain le pain diminuera, et, s’il n’est entièrement gratuit, aujourd’hui le terme le sera. La France est grande et nous sommes frères. Vive l’empereur et la république !

Savourons donc ces bonnes paroles en attendant les emprunts russes — ces panamas de l’avenir.