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journaux voulurent s’informer. On est allé à Aniane. Il faut lire la Fronde d’hier. Le Biribi des Gosses, désormais, ne pourra subsister que grâce à la complicité avérée du gouvernement.

Et c’est alors, j’imagine, que les ligues fondées récemment pour défendre les droits de l’homme, penseront à ceux de l’enfant. Ma tâche s’arrête ainsi. Mais faut-il encore qu’on sache que je n’ai choisi Aniane que comme exemple et pour violer, en précisant, l’indifférence coutumière. Avis aux parlementaires qui seront désignés sans doute pour l’enterrement des contre-enquêtes. Ce qui se passe à Aniane se passe ailleurs. Cherchez, messieurs. Allez à Eysses, à Saint-Hilaire.

Demandez qu’on vous montre les poucettes !

Tout un régime est en jeu. Rien n’est changé depuis Porquerolles. Rien ne sera changé vraiment tant que les enfants, coupables surtout de misère, seront jetés dans ces geôles…

Et que pourrait-on même changer ? La Société bâtie à chaux et à sable, sang et larmes, s’érige sur ses prisons. On n’en modifie que le style. Il faudrait comprendre et agir, marcher vers la Liberté ! ouvrir la cage aux enfants, donner la becquée aux petits… On leur donne le bagne à huit ans !

Le vieux monde croulera d’un seul coup.