Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/301

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d’une explosion qui supprime, tout en supprimant un minimum d’individus, qui supprime, qui anéantit un des arsenaux de massacre ?

Cependant ne nous félicitons pas, n’adressons de compliments à personne ; quoi qu’en disent d’honnêtes publicistes, désireux de rassurer le monde, on n’est nullement certain que ce soit un pyrotechnicien humanitaire qui s’employa, en l’occurrence, pour faire fuser, à moindre dam, tant de poudre et tant de menaces.

On redoute que l’explosion ne soit pas due à la « malveillance ».

On craint que ce ne soit pas exprès qu’un homme ait mis le feu aux poudres. On a peur d’être obligé d’écarter même toute idée de négligence dans le service. La Science, qui n’en est pas à une faillite de plus ou de moins, aurait-elle omis de prévoir telles décompositions chimiques, naturelles, fatales peut-être, des poudres nouvelles accumulées sous le remblai des dépôts où, selon les jeux de l’atmosphère, des courants inconnus circulent ? Toutes les poudrières, tour à tour, seraient-elles destinées à sauter ? Est-ce une loi de désagrégation que ni les plus minutieuses précautions, ni le poste de soldats en armes, ni la garde qui veille…, n’empêcheront de se réaliser — demain, aujourd’hui, tout à l’heure ?