Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/34

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Nos confrères les plus réputés, les plus distingués, ceux qui gagnent le plus d’argent et dépensent le plus d’esprit, ne craignent pas de mêler à leurs polémiques le chef suprême de notre armée, le général Billot lui-même !

Des journalistes insoupçonnables comme des femmes de césars, des écrivains suivis des foules, insultent un ministre de la guerre, un soldat !

Mais deviennent-ils donc des sans-patrie, ces hommes que nous avions appris à lire avec respect, avec confiance ? Que s’est-il passé ? Quel vent souffle ? Quel vent qui les a rendus fous ?

Ils ont dit, et je cite, hélas :

« Billot est un menteur »
« un incapable »
« un gâteux »

Ma plume se refuse à continuer les citations. Assez ! De l’air !


L’air est pur, la route est large…


Assez ! « Menteur, incapable, gâteux » ! Ils ont dit cela, ils ont dit pire. Ils ont déversé l’outrage à pleines colonnes. Aucun de nos chefs n’a été épargné : quand ce n’était pas le général Billot, c’était un autre général d’une capacité peu commune, c’était le général Saussier !

Oui, le gouverneur de Paris, celui qui, en cas de défaite dans l’Est, serait ici notre ultime espoir : Saussier pour tous !