Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/60

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Évidemment, journalistes et député se sont dit, en un mouvement qui les honore :

— Il est ignoble que d’humbles serviteurs se fassent tuer à tout bout de champ, à tout coin de rue, à toute maison isolée, quand les patrons qui les consomment ne pensent qu’à grossir leur fortune et donnent à ces risque-tout des appointements dérisoires.

Alors on a réclamé une augmentation des salaires. Il faudrait aussi que les garçons de recettes reçoivent — avec leur portefeuille d’attaque — un bon revolver de défense.

D’autres personnes ont proclamé l’urgence de faire accompagner, par un second employé, les percepteurs qui s’en vont trimardant de bourse en bourse.

Ce sont là des demi-mesures.

Rien ne protège contre les guet-apens. Les individus aux abois, qu’on relance jusqu’en leur taudis, frapperont deux hommes au lieu d’un.

Carrara, derrière la porte, est à l’affût.

L’Italien à la clé anglaise, bien qu’arrêté, reste une menace. Il est légion. N’a-t-on pas entendu ces mots :

— Mes petits enfants, ma femme, moi, nous n’avions plus qu’à mourir ; le crime seul pouvait nous sauver…

Et voici la genèse du meurtre.