Arguments frappants
On a médit des conseils de guerre.
Trois soldats d’un régiment d’infanterie de marine, à la veille de servir au Tonkin — probablement pour s’entraîner — avaient massacré, de nuit, un civil, dans les rues de Cherbourg.
Il s’agissait simplement de six ou sept coups de sabres-baïonnettes et de couteaux à travers une poitrine — dans une blouse.
Un ouvrier assassiné.
Le conseil de guerre se réunit.
Que n’a-t-on pas raconté à propos de l’implacabilité de ces tribunaux qui prononcent la peine capitale pour la brusquerie d’un geste ? Nazarder un caporal, c’est la mort.
Outrage envers un supérieur : mort.
Tentative de voies de fait : mort.
Mort, mort, mort, c’est le tarif, à propos de tout et de rien. Aux pages du code militaire, le mot grouille sinistrement : mort, mort…