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Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/82

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« Que reste-t-il du sentiment de la justice ? Quelle protection peuvent attendre les faibles ?

« Si, au lieu d’hommes publics, habitués à la parole et soutenus par d’admirables défenseurs, il s’était agi d’humbles citoyens, qui peut dire ce qui serait advenu ? »

Oh ! c’est facile. Nous pouvons le dire. Là aussi, il y a des tarifs.

Voler une chaussure, un pain : prison.

Pas de domicile, vagabondage : prison.

Prison, prison, relégation, c’est pour les petits, c’est pour les faibles, les sans-gîte, les malchanceux, prison, prison, maison centrale.

Quant aux chéquards, aux marchands de vote — s’il y en avait jamais en France — je parie qu’on les acquitterait.

Baïhaut, pour se faire condamner, dut fomenter de basses intrigues.


Estudiantina


On se jeta sur Baïhaut, naïf et désemparé, comme de courageux citoyens, à propos de l’affaire Dreyfus, assomment un boutiquier juif.

C’est toujours la même aventure : dès qu’un pauvre diable est sans défense, il y a des braves qui se révèlent. Dans les bagarres, quand on trébuche, les talons de bottes frappent à la tête.