Nous pénétrons chez ce magistrat. Qu’inventera-t-il ?
Le personnage est effondré dans un fauteuil, l’air vanné. Il me fait lire par un greffier un long factum m’imputant ce crime : je suis affilié à une bande de malandrins.
Au moins je sais à quoi m’en tenir. La trouvaille est originale. Et, comme je ne bronche pas, l’Anquetil, mâchonnant ses mots, m’interpelle :
— On a saisi chez vous des journaux révolutionnaires, des papiers… nous avons des preuves.
— Vraiment ?
— Il y a même une liste — une liste d’adresses !
Triomphalement il me la met sous les yeux ; c’est le répertoire des abonnés du journal !..
— Une liste d’adresses, insiste-t-il en agitant son papier, c’est grave. Pourquoi nier ?
— Je me le demande.
— D’ailleurs vos articles promettaient, vous avez tenu. Nous vous guettions. Nous établirons vos rapports avec des gens compromis.