sombre et rude, si près et si loin pourtant de ces délicieuses rives hollandaises : ce n’est plus la vie, c’est la lutte pour elle. On s’enfonce en Allemagne ; l’accès des moindres villages est agressivement protégé par les glacis fleuris de canons. On sent un peuple qui fourbit des armes.
C’est — à d’autres préparatifs — comme une rime de bronze…
Dusseldorf, bientôt Cologne ; les deux tours de la cathédrale s’accusent fâcheusement attenantes au point que, malgré le travail si finement ajouré de la pierre, elles forment une seule masse d’obsédante lourdeur. Une après-midi passée à excursionner un peu au hasard par la ville. Au musée, Albert Durer et Caron le Vieux, délicats et naïfs, font un tort irréparable à l’étalage des Rubens. L’activité commerciale, le mouvement des quartiers du port. Et le soir on repart pour Bonn, l’Université légendaire où des étudiants romantiques ont encore l’orgueil des balafres.