ouverte grande ; c’était de l’air, de l’air qu’il appelait, vaguement espérant reprendre haleine tout à l’heure dans la triste cour sans soleil…
Combien de fois l’avons-nous remonté, dans nos bras, ce pauvre corps, oh ! si douloureusement léger.
Le médecin de la prison, las de ses visites quotidiennes, fit transporter Gardrat à l’infirmerie de la Santé où le régime disciplinaire est tel qu’on l’empêcha plusieurs jours de me faire parvenir de ses nouvelles. Ses réclamations du reste causèrent son renvoi à Sainte-Pélagie.
Il y revint crachant sa vie.
On était en juin. Le. 14 juillet l’administration voulut bien se souvenir de Gardrat.
En ce jour de fête nationale, de nouveau on l’expédia à la Santé !
Un fait poignant se passa.
On profita pour l’enlever d’une heure matinale où nous étions encore couchés : ce fut dans le panier-à-salade, je ne dis pas qu’il monta — il ne le pouvait plus — mais qu’on le hissa moribond.