Sainte-Pélagie c’est la maison potinière de Pot-bouille !
Je ne détaillerai pas le terre à terre d’une existence banale où parfois, pour ne pas causer, on joue au rams tout un jour… les heures du parloir avec un gardien dans le coin de la salle, et, le soir, quand neuf heures sonnent, l’arrivée du porte-clefs qui fait grincer le verrou monumental de nos chambres.
Et que dire des lettres soumises au visa et du paraphe directorial, sanguine en zigzag dont les journaux sont honorés après examen — le Temps lui-même !
En cachette quelques paroles échangées avec les détenus de droit commun, les « auxiliaires » qui balaient nos escaliers.
J’apprends de laides histoires et comment les gardiens, plutôt polis avec nous, sont de l’autre côté cruels.
Tous les jours des vingtaines d’hommes au pain sec ; l’hiver, il n’y a pas de calorifère et les cachots humides sévissent.
On en sort perclus, rhumatisant, poitrinaire.