Les papiers sens dessus dessous, on cherche des armes dans le bureau ; la vaisselle dérangée, on veut de la dynamite dans le bahut de la salle à manger.
Bref, pour ne pas partir les mains nettes, ces messieurs de la mission — ils sont douze — font une rafle de lettres d’amis, s’emparent de quelques manuscrits au hasard et choisissent parmi les publications qu’ils trouvent celles dont la couverture est rouge.
La perquisition n’était du reste qu’une préface. À présent, l’arrestation. Nous filons en fiacre au Dépôt.
Réception plutôt caractéristique. Les agents me mènent à une façon de kiosque vitré où griffonnent sur des registres trois gardiens en uniforme. Nous attendons dans une vaste salle aux murs en pierre de taille, devant le guichet du kiosque. Tout à coup l’un des gardiens à figure congestionnée lève la tête, le képi sur le coin de l’oreille :
— Découvrez-vous, me crie-t-il brusquement.