Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/11

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litique, le journal de Zo d’Axa réalisa un incontestable effort intellectuel et c’est pour la beauté de cet effort qu’il me plaît de l’évoquer, à cette heure. » Faut-il rappeler que des écrivains tels Clemenceau, Laurent Tailhade, Henri Bauër, dix autres dont les noms valent et comptent, eurent, à propos de l’Endehors, des appréciations aussi nettes. Nous donnerons seulement encore une citation de Lucien Descaves esquissant à la fois les campagnes engagées et l’homme qui les mena : « Le rédacteur en chef de l’Endehors, dit-il dans les Hommes d’Aujourd’hui, peut regarder, sans jactance, s’allonger derrière soi le ruban de ses articles, une belle route bordée de haines et de pitié, empierrée de colères et pavée de révolte. Selon le mot expressif qu’il voulut, d’Axa est un Endehors, militant mais pas sectaire, un tirailleur, un irrégulier. Son esprit est d’une chaude ironie. La phrase est rapide. La mèche de ses articles est courte ; quand on en approche l’allumette, quelque chose est près de sauter. Et d’Axa est fort capable de sauter avec, le cas échéant ; il l’a prouvé. » Ceci était écrit au moment où paraissait le journal qui, en dépit des perquisitions, des poursuites et des saisies, ne devait succomber plus tard que par l’emprisonnement de son directeur. Aujourd’hui malgré l’éloignement, ces articles de Zo d’Axa, ont, en leur réunion, l’intérêt d’un ensemble panoramique de faits, visant, par delà même l’actualité, les institutions d’une Société : armée, magistrature, autorité, famille, propriété, patrie… Si les numéros de l’Endehors furent détruits, ces feuilles volantes mises au pilon demeurent pourtant les pages d’une œuvre. Et nous avons pensé qu’il y avait, pour nous, une besogne de restitution à les faire revivre dans leur forme naturelle et définitive : le livre.