Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/190

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Dans un tramway — Le député épateur chope d’audace la place d’un quelconque citoyen — Intervention du policier type qui parlemente avec l’honorable parlementaire en l’esquintant de réglementaires coups de poing — Épilogue : tout le monde au poste.

C’est plutôt gai.

On s’imagine bien, à la sortie du théâtre, ce bon M. Rousse, représentant du peuple ; il est avec une dame, devant le bureau d’omnibus, écoutant, impatient, l’appel des numéros. La voiture s’emplit — la dernière voiture. Faudra-t-il prendre un fiacre ? À cette pensée, l’homme à 25 francs par jour ne se possède plus : « Je suis député », fait-il, et fendant la foule compacte il passe, tirant sa dame. Il arrive près du conducteur ahuri, « Je suis député », hurle-t-il et il monte sur le marchepied — la dame emboîtant le pas. « Je suis député », triomphe-t-il encore, s’asseyant, tout fier, à la place volée.

— Ah ! tu es député ! et pign ! et pan !

Cela c’est un monsieur qui n’est pas content et qui manifeste sur la figure de l’Honorable,