la joie est de regarder souffrir une gueuse.
Sadisme ? Le mot passe sans en dire assez.
Et je veux que l’on pressente chez ce bourgeois féroce toutes les latentes malfaisances ; il faut que l’on sente bien que cet assoiffé de tortures a dû rêver tous les massacres : la vue de la catastrophe de Saint-Mandé l’aurait délecté ; peut-être, s’il l’avait pu, l’aurait-il causée, cette catastrophe — et, sur le talus, dans la nuit sinistre, il eût joui le viol de quelque fillette blessée…
Sale temps, que le nôtre !
L’autre jour, à la terrasse d’un café où je me trouvais, un homme presque bien vêtu, ganté, s’approcha : sans dire mot il prit au revers de sa redingote quelques épingles et une à une se les enfonça lentement dans les joues, puis grimaçant un sourire, l’homme resta épiant, appelant, quêtant pour ainsi dire sur les visages un petit rictus approbatif. Après cette quête-là, une autre naturellement et tout le monde donna deux sous.