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Page:Zola - Contes à Ninon, 1864.djvu/28

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SIMPLICE

térieuses amours des corolles. Un souffle de vie courait au fond des taillis ténébreux, et donnait une voix à chaque brin de mousse dans les ineffables concerts de l’aurore et du crépuscule. C’était la fête immense du feuillage.

Les bêtes à bon Dieu, les scarabées, les libellules, les papillons, tous les beaux amoureux des haies fleuries, se donnaient rendez-vous aux quatre coins du bois. Ils y avaient établi leur petite république ; les sentiers étaient leurs sentiers ; les ruisseaux, leurs ruisseaux ; la forêt, leur forêt. Ils se logeaient commodément au pied des arbres, sur les branches basses, dans les feuilles sèches, et vivaient là comme chez eux, tranquillement et par droit de conquête. Ils avaient, d’ailleurs, en bonnes gens, abandonné les hautes branches aux fauvettes et aux rossignols.

La forêt, qui chantait déjà par ses branches, par ses feuilles, par ses fleurs, chantait encore par ses insectes et par ses oiseaux.


III

Simplice devint en peu de jours un vieil ami de la forêt. Ils bavardèrent si follement ensemble, qu’elle lui enleva le peu de raison qui lui restait. Lorsqu’il la quittait pour venir s’enfermer entre quatre murs, s’asseoir devant une table, se coucher dans un lit, il de-