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Page:Zola - Contes à Ninon, 1864.djvu/289

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ET DU PETIT MÉDÉRIC

— Soit. La médecine est une belle science ; quand elle guérira, elle deviendra une science utile. Jusque-là, il est permis de l’étudier en artiste, sans l’exercer, ce qui est plus humain. Elle a quelque parenté avec le droit, qu’on étudie par simple curiosité d’amateur, pour ne plus s’en préoccuper ensuite.

— Alors, mon frère Médéric, je ne vois aucun inconvénient à commencer par l’étude du droit.

— Quelques mots d’abord sur la rhétorique, mon mignon.

— Oui, la rhétorique me convient assez.

— En grec…

— Le grec, je ne demande pas mieux.

— En latin…

— Le latin d’abord, le grec ensuite, comme tu voudras, mon frère Médéric. Mais ne serait-il pas bon de connaître auparavant l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol et les autres langues modernes ?

— Oh la la ! mon mignon ! cria Médéric essoufflé, vulgarisons avec mesure, je te prie. J’ai la langue sèche, et je reconnais humblement ne pouvoir dire qu’un nombre limité de mots par minute. Chaque science, s’il plaît à Dieu, viendra à son heure. Par grâce, un peu de méthode. Ma première leçon n’est pas précisément remarquable par la clarté de l’exposition ni l’enchaînement logique des sujets. Causons toujours, si cela te plaît, et causons à l’avenir avec l’ordre et le calme qui distinguent la conversation des honnêtes gens.

— Mon frère Médéric, tes sages paroles me donnent