Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/225

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rence, de mourir, si elle doit m’abandonner.

Le soir, je feins de sortir, je me glisse furtivement chez Marie. Pâquerette sommeille ; la mourante me sourit faiblement, sans tourner la tête. Je vais à la fenêtre & je m’y établis. De là, j’espionne, je me penche pour voir dans la cour & dans la chambre de Jacques. Je reviens parfois entrebâiller la porte, j’écoute les bruits de l’escalier. Ce sont des heures cruelles. Mon esprit tendu travaille avec labeur, mes membres tremblent d’anxiété & d’attention prolongée. Lorsque des voix montent de la chambre de Jacques, l’émotion me serre à la gorge. Si j’entends Laurence quitter notre mansarde & qu’elle ne paraisse pas sur le seuil, en bas, une brûlure me traverse la poitrine : j’ai compté les marches, je me dis qu’elle s’est arrêtée au troisième étage. Alors, je me courbe, au risque de tomber ; je voudrais entrer par cette fenêtre qui s’ouvre à cinq mè-