Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/230

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que ma vie dépendait de ces taches noires qui gambadaient sur la muraille jaunie.

Une sorte de fureur a fini par me prendre devant ce drame ironique qui se jouait en face de moi. Ces personnages étranges, ces scènes rapides & incompréhensibles me raillaient ; j’aurais voulu pouvoir faire cesser cette farce lugubre. Je me sentais brisé d’émotion, dévoré de doute.

Je suis doucement sorti de la chambre de Marie, j’ai ôté mes souliers que j’ai posés sur le palier ; puis, oppressé, anxieux, je me suis mis à descendre l’escalier, m’arrêtant à chaque marche, écoutant le silence, épouvanté des légers bruits qui montaient. Arrivé devant la porte de Jacques, après cinq longues minutes de peur & d’hésitation, je me suis courbé lentement, péniblement, & j’ai entendu craquer les os de mon cou. J’ai appliqué mon œil droit au trou de la serrure : je n’ai vu que les ténèbres. Alors, j’ai collé mon oreille contre le bois de la porte : le silence bourdonnait,