Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/259

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il est temps que tu ôtes la vermine de ton corps, que tu te blanchisses, que tu te laves les mains. Je comprends les surprises de la chair ; j’aimerai Laurence une nuit, si elle veut & si je viens à avoir quelque passion mauvaise ; le lendemain, je rendrai au trottoir ce qui appartient au trottoir, & je brûlerai du sucre dans ma chambre. Monte, jette-la par la fenêtre, si elle ne sort pas assez vite par la porte. Sois cruel, sois lâche, sois injuste, commets un crime. Mais, pour l’amour de Dieu ! ne garde pas une Laurence chez toi. Ces femmes-là sont un pavé sur lequel on marche ; elles appartiennent aux passants comme les dalles de la rue. Tu prives la foule, en gardant pour toi seul une propriété publique. La justice ici est de ne voler personne. Ne te sers pas en avare du bien de tous. Vois-tu, je cherche quelque insulte pour t’exaspérer ; je voudrais te rendre digne de ton âge, en t’apprenant à injurier la femme, à t’en servir pratiquement. Depuis un an,